ACTION.  EMPREINTE. TEMPS

Dans la pratique « techniques, matériaux divers » de la peinture, de la gravure et de ce qui s’y rattache, ma pensée gravite dans l’attente d’une réponse.
Naissance d’une interrogation permanente « comme le besoin respiratoire ».
Méditation quotidienne sur la vie dans le sens le plus large de ses structures.
Tout est involution et évolution suivant le degré de perception
(A)ction : du psychisme au physique.
(E)mpreinte : la matière enregistre.
Temps : combinaison (A) et (E)
L’action qui compose l’empreinte du support (toile, papier, bois, métal, etc) se développe sur un plan fixe dans un premier temps.
Intervient ensuite le rapport d’une partie ou découpe de l’empreinte (peinte ou gravée) dans un lieu vierge de passage.
Transfert et constitution d’une nouvelle situation hors de son lieu de naissance.
Dans l’actif de cette démarche, je développe la notion de lieu (isolation) par un travail d’approche sur la forme, la couleur, la matière, le support ; J’enregistre les différents états de l’action de la pensée sur un conditionnement.
Dans ce centre, la notion de passage est transformation, accouple la pensée et l’acte en rupture avec toute définition (cycle perpétuel, investigation du lieu, empreintes).
Note : plus je renonce en chemin, plus le chemin vient à moi et réalise son revêtement ; le chemin peut-il être simplement le chemin ?

Jacques Badeau
Revue du Nadir n°1 – Nantes – 1979